sabato 28 febbraio 2009

domenica 25 gennaio 2009

les jeunes italiens sont prêts à relever le défi.



Cette chanson représente parfaitement une partie de l’Italie, celle toujours oubliée par la presse, qui s’indigne de tout ce qui se passe dans son pays. Ce sont les jeunes, mais aussi toutes les personnes qui ne supportent plus cette illégalité grandissante en Italie.

Nous reportons ici la traduction de la chanson de Jovanotti…parce qu’elle parle de nous. Nous sommes là… et nous n’abandonnerons pas cette lutte
(et tous les groupes et les associations qui combattent la mafia).

"Des milliers de jeunes sur la place de Palerme, un hommage au cercueil du juge Falcone,
Ils ont besoin d’une réponse. Ils ont besoin de protection.
Les jeunes n’en peuvent plus de ces « boss » au pouvoir ;
les jeunes ne peuvent plus rester planter là à regarder brûler cette terre
sur laquelle grandira leurs enfants et laisser détruire leurs idéaux
,
les jeunes dénoncent tous ceux qui par leur silence cautionnent la violence.
Les jeunes sont fatigués et énervés,
au nom de Dieu ils disent aux mafieux d’aller se faire foutre.
Les jeunes dénoncent ceux qui dirigent l’Etat
de ne pas s’engager suffisamment

Pour créer une voie à ceux qui veulent « travailler »
Sans être obligés de voler,

Pour créer une voie pour les hommes honnêtes,
pour donner aux enfants de solides valeurs
qui ne s’écroulent pas dès qu’ils atteignent leur majorité,
en se rendant compte que ce monde est corrompu.

Les jeunes ne croient plus ce qu’on leur enseigne aujourd’hui à l’école.
Les jeunes se méfient de chaque proposition, ils ne cherchent pas de réponse,
seulement des faits, une rigueur morale de ceux qui gouvernent.
Les jeunes sont pris en otage par le temps,
mais ils ont décidé d’être courageux,
culture de la paix, courage de la guerre,
le courage de vivre sur cette terre
et de gagner ici notre bataille,
pour que dans le monde, lorsqu’on évoque l’Italie,
on ne parle pas seulement de mafia, de mafieux,
car c’est pour cela que nous sommes célèbres aujourd’hui.
Mais l’Italie a aussi un autre visage, son peuple le crie :
les jeunes sont prêts à relever le défi. "

Jovanotti, cuore

venerdì 23 gennaio 2009

Gian Carlo Caselli, magistrat italien



Depuis mars 2001, Gian Carlo Caselli est le représentant italien à Bruxelles de l’organisation communautaire Eurojust contre la criminalité organisée. En avril 2008, il a été nommé Procureur Général du Conseil Supérieur de la Magistrature.
Gian Carlo Caselli au sujet de la liberté d’information
« Il y aura toujours quelqu’un pour tenter de bâillonner et de censurer les gens, pour tenter de limiter et de gêner dans leur travail les personnes courageuses. C’est-à-dire les criminels, les personnes violentes, les lâches, mais aussi, à leur manière, ceux qui ne tiennent pas vraiment à la liberté d’information.
Au moment même où j’exprime à Telejato toute ma solidarité affectueuse et mon admiration pour la ténacité avec laquelle tous continuent leur travail, je souhaite évoquer ces projets de lois qui visent à empêcher toutes publications, sur des faits mafieux ou autres, à empêcher qu’on en parle pendant des mois et des années, tant que les enquêtes judiciaires ne sont pas bouclées.
Si ce projet, approuvé par le Conseil des Ministres, devenait une loi d’Etat, la situation serait inacceptable.
L’impossibilité de savoir, avec l’interdiction totale de pouvoir savoir quoique ce soit sur n’importe quelles enquêtes, signifie Tuer la Liberté de la presse, de l’information, mais également mettre en danger le fonctionnement des institutions publiques : moi, en tant que magistrat, dans le secret le plus absolu, entre les murs de mon bureau, je peux donc commettre les infamies les plus infâmes et personne n’en saura jamais rien, personne ne peut plus me surveiller !
Et le contrôle de l’activité du fonctionnaire public de la justice à travers les médias est fondamental dans une démocratie ! »

Article rédigé par Gian Carlo Caselli pour « Anti-mafia 2000 » sur l’histoire de « l’anti-mafia ».
23 mai 2008. Palerme
.
Pour comprendre pleinement le rôle de Giovanni Falcone dans la lutte contre la mafia, il est nécessaire de partir de l’époque où la mafia n’existait pas. Dans le sens où nombreux sont les notables (cardinaux, procureurs, politiques…) qui en niaient officiellement et solennellement l’existence. L’un d’entre eux allait même plus loin.
Voici une citation reprise textuellement : « On dit que la mafia méprise la police et la magistrature, c’est une inexactitude. La mafia a toujours respecté la magistrature et la justice, elle s’est toujours inclinée devant ses sentences et n’a jamais entravé l’appareil judiciaire. Dans la persécution des hors la loi et des bandits, elle s’est toujours placée du côté des forces de l’ordre.
Aujourd’hui elle se fait le successeur légal de la charge tenue par Don Calogero Vizzini, au sein de la société occulte. Puisse son œuvre être élevée sur la voie du respect des lois de l’Etat et de l’amélioration sociale de la collectivité ».
Celui qui a écrit ces infamies dans les années 50 dans une revue juridique, était le Procureur général de la Cour de cassation, Giuseppe Guido Lo Schiavo, le plus haut magistrat italien.
Il apparaît alors évident que si quelque chose n’existe pas, personne ne la cherche. Et si une personne un peu « border line » cherche quand même, il trouve difficilement. Si elle est un peu chanceuse, elle réussira à trouver quelque chose, mais seulement des lambeaux. C’est la réalité judiciaire de cette époque où la mafia n’existe pas, où on ne fait que peu de procès et que tous, pratiquement, se concluent –inexorablement et systématiquement – par des acquittements par manque de preuves.
Les choses changent quand Giovanni Falcone et les autres magistrats du Pôle de Palerme entrent sur la scène. Falcone savait très bien que la mafia… existait. Il a le mérite d’avoir inventé et mis en place une méthode de travail qui – racontée aujourd’hui – peut sembler une banalité, mais qui à cette époque était une vraie révolution. Cette méthode était basée sur les paramètres de la « spécialisation » et de la « centralisation ». Les membres du pôle ne doivent traiter que de mafia, et rien d’autre, afin d’affiner progressivement leurs connaissances en se spécialisant toujours plus. Dire STOP à la fragmentation, la segmentation, la parcellisation du peu d’enquêtes. Avec la nouvelle méthode, tous les résultats, les chiffres et les faits relatifs à Cosa Nostra doivent être recueillis dans une seule et unique base de données, de manière à obtenir une vision plus complète de l’organisation.
Et alors le simple fait criminel, qui avant (pris de manière isolée) était indéchiffrable, révèle désormais un langage compréhensible et les responsabilités individuelles peuvent également être définies. Cette méthode paie. Il en résulte un chef d’œuvre « détectivo-judicaire » : « maxi » procès (maxi car énorme et maxi car il s’agissait de l’impunité dont la mafia jouissait jusqu’à ce moment là), la fin du mythe d’invulnérabilité de Cosa Nostra, la démonstration des faits (dans le respect rigoureux des règles, des preuves, des procédures). Cette méthode prouve à quel point Giovanni Falcone avait raison chaque fois qu’il soutenait que la mafia est une aventure humaine comme les autres : avec un début, un développement et qui, par conséquent, peut aussi avoir une fin.
Le pôle est en train de gagner la lutte contre la mafia. Falcone et les autres rendent un service d’intérêt national, car la mafia n’est pas seulement un problème limité à la Sicile. C’est bien plus. C’est une affaire politique, économique et sociale au niveau national. Une question de démocratie. Mais Falcone et le pôle, au lieu d’être aidés et soutenus, sont littéralement « ignorés » d’un point de vue professionnel. Une tempête de polémiques et d’agressions s’installent, aussi honteuses qu’injustes : professionnels de l’anti-mafia, utilisations impartiales des repentis, utilisation de la justice à des fins politiques, pôle transformé en centre de « pouvoir »… Le pôle a finalement été annulé et ses méthodes de travail remises en question. Falcone a été contraint à « émigrer » de Palerme. Plus aucun poste n’était disponible pour lui dans la ville.

martedì 20 gennaio 2009

« Nouvelle traque anti-mafia »



« Nouvelle traque anti-mafia »
M6 - Enquête Exclusive du 4 janvier 2009

Ce soir-là, devant ma télé, une bande annonce m’interpelle : « Nouvelle traque anti-mafia ». Trois reportages croisés sur les nouvelles méthodes pour lutter contre ce fléau qui aujourd’hui ne semble plus tout à fait être une fatalité. Briser l’omerta, dénoncer, persécuter, traquer… voilà ce que j’ai vu ce soir-là. Voilà ce que des gens, connus ou anonymes, ont décidé de faire pour enrailler la machine, pour tenter de la mettre à terre, pour la rendre impuissante et la ridiculiser ! Et celui qui a tout particulièrement retenu mon attention, qui a su me toucher le plus profondément, c’est Pino Maniaci. Son nom ne vous dit sans doute rien et c’est bien dommage.
Pino Maniaci est un journaliste qui mérite d’être connu et reconnu pour son courage, sa volonté, son honnêteté et son acharnement à combattre les mafieux locaux au péril de sa vie. C’est dans sa ville de Partinico en Sicile (entre Palerme et Corleone), que Pino a créé, avec sa fille et son fils, Telejato. Une petite chaîne anti-mafia qui diffuse le journal le plus long du monde et le plus regardé… par les mafieux ! Agressé et menacé à plusieurs reprises, ce « kamikaze » ne se laisse pourtant pas impressionner et continue chaque jour d’accomplir son devoir.
Une belle leçon de journalisme !
Dans le reportage, on le voit notamment partir seul en voiture avec ses deux enfants pour se rendre tout près de l’ennemi et dénoncer « une petite frappe » locale qui s’octroye le droit de s’accaparer la propriété d’autrui. Le dénouement de cette histoire, qui peut sembler sans grande importance, est que grâce à Pino et à « sa grande gueule », la propriété a été restituée et que ceux qui se prennent pour des « parrains » découvrent enfin ce que veut dire le mot « Loi »… J’aurai aimé ajouté la vidéo de ce reportage à cet article, mais je n’ai malheureusement pas réussi à mettre la main dessus.
Je vous conseille de la chercher par vos propres moyens… ça en vaut vraiment la peine. Pour ceux qui connaissent le film de Marco Tullio Giordana, Les Cent pas, l’histoire de Pino Maniaci leur rappellera celle de Peppino Impastato ( Luigi Lo Cascio). Dans les années 60, ce jeune communiste issu d’une famille liée à la Mafia, décide de se rebeller en dénonçant les agissements des mafieux sur sa propre radio. Pour ceux qui n’auraient pas encore vu ce film, je vous le recommande fortement. Il vous aidera sans doute à comprendre le combat de Pino Maniaci.

Certains se demandent sans doute : « Mais pourquoi avoir créé ce blog ? ».
La réponse est simple : pour soutenir Pino !
Pour l’encourager à poursuivre son combat et lui prouver que ce n’est pas vain ! Pour lui apporter la force dont il a besoin chaque jour pour défier toutes ces personnes qu’il dérange dans leurs petites activités de corruption ! Et simplement pour le remercier de vouloir faire changer les choses et d’apporter sa pierre à l’édifice d’un monde meilleur…

Certes, ce problème de Mafia ne nous concerne pas directement et ne perturbe pas notre petite vie de tous les jours. Nous constatons ça de loin, nous sommes désolés et émus par ces vies brisées… puis nous reprenons notre petite routine. Ce n’est pas un reproche, c’est humain. Nous sommes tous plein de bonne volonté… en théorie. Dans la pratique, nous sommes souvent passifs et nous laissons les autres agir pour nous. Mais ce qui se passe dans le monde, en France, en Italie ou ailleurs, nous concernent tous ! En laissant faire, nous cautionnons !
Ce que je souhaite aujourd’hui, par l’intermédiaire de ce blog et de Facebook (qui à mes yeux révèle enfin tout son intérêt), c’est que vous transfériez ce message et ces liens « aux amis de vos amis de vos amis… » Juste un petit clic. En Italie, le blog et le groupe commencent à prendre de l’ampleur.
Aidez-moi à faire la même chose en France. Pour Pino et sa famille…et pour éradiquer ce fléau. Car à l’heure où je vous « parle », d’autres clics se font sur Facebook pour des groupes qui apportent leur soutien à la Mafia.
Laetitia Stella
Soutenez ce groupe
Quelli che fanno il tifo per Telejato!
Et ce blog
lessupporteursdetelejato.blogspot.com

mercoledì 14 gennaio 2009

La Mafia italienne recrute des fans sur Facebook


Facebook, nouveau terrain de chasse de la Mafia ? En Italie, la polémique fait rage après la divulgation de nombreux groupes faisant l'apologie de mafiosi célèbres.

On peut ainsi lire sur la page de plusieurs groupes (dont celui-ci, Toto Riina, un homme incompris) que l'ancien chef de la Cosa Nostra qui affiche un casier judiciaire long comme le bras (quinze condamnations à perpétuité),Toto Riina, est un "homme d’honneur". "S’il avait été libre, il aurait empêché la crise" (si, si... même les sites de fans de Jérôme Kerviel n'en font pas tant!).

Le tout dans un contexte où le réseau social a supprimé des photos de femmes qui allaitent leurs enfants. Un groupe s'est créé pour dénoncer cet état de fait: "Oui aux seins, non à Toto Riina!"

Le quotidien Le Monde fait remarquer non sans humour que ses successeurs doivent se contenter d'une petite centaine de fans sur Facebook... De quoi renforcer le mythe de la Cosa Nostra, qui dispose d'un fort pouvoir d'attraction chez les jeunes.

L'objectif de la mafia, la révision des procès, trouverait-il un nouvel élan sur la toile? Dans le quotidien italien la Repubblica, la soeur du juge antimafia Falcone, assassiné en1992, s'indigne: "Je suis indignée, le mal exerce encore de la fascination chez les jeunes. Il faut tout faire pour que cela n'arrive plus, mais certains messages sur internet et certains films n'aident pas."

http://www.lepost.fr/article/2009/01/01/1371743_la-mafia-italienne-recrute-des-fans-sur-facebook.html

martedì 13 gennaio 2009

Voilà comment travaille Telejato !



Avant de démarrer la video, pensez à baisser le son de votre ordinateur

Après la dernière agression dont a été victime Pino Maniaci (voilà ce qui arrive quand on ne pratique pas la langue de bois en Sicile !), l’initiative « Nous sommes tous Pino Maniaci » a été mise en place. Des personnalités, comme Stefania Petix ou Luigi Ciotti, mais aussi des citoyens anonymes, ont été invités à présenter le journal aux côtés de Pino pour lui apporter et lui démontrer leur soutien.

Voici le film réalisé par les jeunes du « Grillo » de Palerme.

Pour ceux qui ne suivent que le journal télévisé, ce film permet de voir ce qui se passe dans les coulisses, de se rendre compte du travail quotidien de Telejato et pourquoi pas de créer leur propre journal chez eux… Je ne crois pas qu’une loi l’interdise… du moins, pas encore.

Je me souviens d’un article parut sur un site italien à l’étranger, intitulé : « Touristes, attention : l’Italie à des lois qui interdisent de s’amuser ». Comme quoi, tout est possible !

Allez donc visiter le site officiel de Telejato. Certes il ne traite en majorité que de Partinico, mais voir le courage et l’énergie avec lesquels ces personnes affrontent le problème, peut être d’une grande efficacité pour se (re)motiver. De plus, il faut savoir que Telejato est le journal télévisé le plus regardé… par les mafieux…

http://www.telejato.it/

domenica 11 gennaio 2009

Telejato, une arme contre la mafia

Avant de démarrer la video, pensez à baisser le son de votre ordinateur!

A Partinico, en Sicile, Pino Maniaci a créé une sorte de petite CNN familiale. Avec un journal télévisé « le plus long du monde » et une audience de 150 000 téléspectateurs, la petite chaîne lutte contre la Cosa Nostra.

Au lendemain des menaces formulées par la Camorra, contre l'auteur Roberto Saviano, l'homme politique et critique d'art Vittorio Sgarbi écrivait dans le quotidien Il Giornale : « La vraie lutte contre la mafia consiste à agir, à se comporter non pas comme des victimes de menaces inexistantes (la mafia ne menace pas, elle élimine ; et nie même l'évidence), mais bien de façon normale. En vivant et en écrivant, confiants du pouvoir de l'Etat. »

Ce pouvoir, pendant des décennies, a abandonné les journalistes d'investigation qui risquaient leur vie pour leurs enquêtes, et qui parfois l'ont perdue à cause de la mafia. Un Etat qui ne leur rend pas même justice après leur mort, à l'instar du journaliste Mauro de Mauro, assassiné en 1970 à cause de ses enquêtes sur la mafia. Les coupables de ce crime courent encore.

L'idée que la mafia se limite à abattre appartient à une autre époque. Elle cherche au contraire à échapper à la médiatisation et à faire taire les voix embarrassantes en les intimidant. Le cas isolé du meurtre de Beppe Alfano en 1993 faisait suite à sept assassinats, entre les années 60 et 80. Si Roberto Saviano choisissait finalement l'expatriation, la Camorra aurait atteint son but… sans tirer une seule balle
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